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[ESSAIMAGE] L’autoconstruction fait des petits gardois

mardi 25 août 2020
[ESSAIMAGE] L’autoconstruction fait des petits gardois

Depuis une première formation avec l’Atelier Paysan en 2019, un petit groupe de paysans et paysannes proches de la Confédération Paysanne du Gard s’active sur l’autoconstruction : discussions, journée petites réparations, nouvelles formations prévues en 2020. Retour sur cette dynamique d’essaimage autour des technologies en agriculture, un sujet qui interroge autant qu’il mobilise !

La machine, ça peut être le cas de conscience du paysan, en tout cas à la Conf’. "La semaine dernière je n’étais pas trop dedans, je n’arrêtais pas de penser à cette remorque auto-chargeuse que j’ai vue, et puis j’ai renoncé à l’acheter" peut-on entendre de la bouche d’un porte-parole. Le même regarde avec dépit une centaine d’hectares à côté de chez lui se remplir, en quelques jours et grâce à trois "opérateurs", de tomates industrielles de plein champ. 

Et puis quand on a la machine, on la bichonne. "Chez moi j’aime accueillir des gens, mais il y a deux endroits où personne ne va, c’est ma cuisine et mon atelier" ou encore "C’est bien le collectif, mais maintenant qu’on n’est plus que deux sur la ferme au moins mes outils restent à leur place". 

Pour ceux qui, à la Conf’ du Gard, portent le lien avec l’Atelier paysan, c’est leur attirance pour le travail sur les outils qui pousse à vouloir partager et créer du collectif. "Une antenne ici permettrait d’échanger à plusieurs sur les problèmes. Même s’il n’y a pas d’envie et de capacités chez tout le monde, la connaissance est déjà importante, elle permet de démystifier et d’être moins dépendant. Et quand on a soi-même créé ses outils, on a une vision plus complète pour les réparer et les ajuster à ses besoins."

À cela s’ajoute la dimension collective. "On vide les campagnes de salariés et de paysans pour les remplir de machines sophistiquées et industrielles, on y perd du lien social". L’idée, avec un groupe autoconstruction dans le Gard, c’est donc bien de favoriser l’entraide et le collectif.

De façon générale, "On ne peut pas questionner l’agriculture sans questionner la technique qui va avec" et c’est là la dimension politique de l’Atelier paysan qui donne du sens à la démarche. Une formation sur cet aspect a eu lieu au mois de décembre à Massillargues. Ensuite, une première réunion, préfiguration d’un groupe autoconstruction gardois, s’est tenue en début d’année à Sommières, rapidement suivie d’une journée "petites réparations". Même si l’élan a été un peu freiné par le confinement, la volonté de poursuivre ce travail est toujours là, et une semaine de formation technique "sur mesure" suivie d’une formation politique et peut-être même d’une soirée festive se dessine pour novembre.

Article publié dans le numéro de juin de Sillons Solidaires, le journal de la Confédération Paysanne du Gard.