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[INTERVIEW CROISEE] Découvrez les coulisses de l’Atelier Paysan !

mardi 25 août 2020
[INTERVIEW CROISEE] Découvrez les coulisses de l’Atelier Paysan !

Qui sont ces personnes qui font l’Atelier Paysan ? Chaque mois, ils et elles se présentent ! Pour poursuivre cette série, Laurence DUCULTY (Chargée de gestion administrative et financière) et Thomas TRAN-LE (apprenti ingénieur R&D) prennent la parole pour nous parler de ce qui se passe en coulisses des formations et événements, dans les bureaux de l’Atelier Paysan.

Quel est ton parcours avant l’Atelier Paysan ?

Laurence : J’étais responsable marketing et communication de 1994 à 2014, année de mon arrivée à L’Atelier Paysan. Je m’occupais du développement produit, de l’image de la marque, de la manière d’améliorer le référencement et la rotation des produits en rayon, etc. J’ai eu une longue expérience dans une grande boulangerie Bio. Je me suis occupée de la contractualisation des achats de matières 1eres agricoles avec des paysans en local, en particulier de la relance de certaines productions manquantes face à la demande grandissante comme le lin ou le petit épeautre. Connaissant le monde agricole via un grand-père paysan, ces missions m’ont rapproché de ce milieu et m’ont apporté une prise de conscience des problématiques qui les touchent ainsi que de leurs conditions de travail et de vie. Tout cela, ajouté à d’autres réflexions personnelles, m’a motivée dans mon envie de changer, de donner plus de sens à mon travail, à faire plus que remplir les poches d’actionnaires, tout en restant dans le monde agricole.
J’ai donc passé un entretien à l’Atelier Paysan pour un poste de chargée de gestion administrative, ce qui n’était pas du tout mes compétences initiales. L’entretien comme mon arrivée dans la structure se sont donc faits sur le côté humain, sur l’envie et l’adhésion au projet plutôt que sur le CV, ce qui m’a confortée dans mon choix de structure et ma motivation à participer à son développement.

Thomas : Après le bac j’ai fait deux années de prépa puis une première année à l’École Centrale de Nantes d’où je suis parti car je ne trouvais pas mon compte. Je pensais y trouver des connaissances techniques avancées mais c’était finalement très généraliste et donc axé mathématique et management. J’avais besoin de découvrir d’autres domaines et activités, j’ai fait un service civique dans une association qui propose des ateliers partagés et un FabLab, c’est d’ailleurs comme cela que j’ai découvert l’Atelier Paysan à travers le milieu des licences libres. J’ai ensuite été livreur pour un sous-traitant de Colisposte puis j’ai voulu reprendre mes études. J’ai choisi l’apprentissage car il me semblait impossible de reprendre à 100 % des études. L’Atelier Paysan était pour moi la seule structure militante tout en étant technique et compatible avec une école d’ingénieur. La procédure était inhabituelle pour l’Atelier Paysan car la structure n’avait jamais accueilli d’apprenti·e et c’est donc une belle opportunité pour moi.

Ton poste à l’Atelier Paysan : que se passe-t-il dans les bureaux ?

Laurence : J’ai commencé avec un poste à 70 % de gestion administrative, gestion des formations, devis, factures, encaissements, comptabilité, assurances, suivi RH, ce qui représente maintenant 4 postes à part entière à l’Atelier Paysan. Je me suis petit à petit spécialisée dans la partie administration. Notre structure étant particulière, son administration aussi : je m’occupe de l’édition de certains devis en amont des formations pour du matériel, des devis de demandes de subventions mais aussi de la facturation des machines en formation ou en kit via notre outil interne, la bête. Je suis dorénavant accompagnée sur la partie comptabilité qui comprend la saisie des comptes, suivi de la banque et des encaissements ainsi qu’une partie plus délicate de recherche de solutions quand on a à faire des relances pour des défauts de paiement. Je m’occupe également de la gestion de l’Assemblée Générale pour assurer son bon déroulement, mais aussi des justificatifs de dépenses pour les subventions.
Un rôle plus caché et diffus est celui de la gestion des appels entrants, et donc de savoir orienter vers le ou la bon·ne interlocuteur·ice. Mon ancienneté et ma place privilégiée au centre des bureaux me permettent d’être facilement à jour sur les informations de la structure, et de savoir qui est la personne concernée par telle demande. Cela m’a enfin permis d’apprendre à parler avec des techniciens.
Une part de mes missions consiste aussi à donner des informations sur l’état de la trésorerie à la gérance et donc de la situation financière de l’Atelier Paysan par rapport au budget prévisionnel.
Enfin, j’accorde de l’importance à organiser des moments conviviaux avec les membres de l’équipe malgré le fait que ce soit de plus en plus difficile avec la croissance de celle-ci. J’essaie également de d’assurer un suivi interne du moral général ou individuel, une sorte de rôle auto-octroyé de bienveillance au sein de nos bureaux.

Thomas : Je suis en soutien sur la Recherche et Développement, donc je travaille principalement à faire des plans d’outils afin de les publier sur le site et de pouvoir les proposer en formation. Cela peut prendre diverses formes, en ce moment je travaille par exemple à la mise en plan d’un prototype construit par Joseph. Je pars de photos avec dimensions de la machine pour comprendre l’outil et le dessiner en 3D. Mon autre projet en cours est de finaliser la mise en plan du décortiqueur. Le prototype est encore en développement et un dessin 3D existait déjà, mon rôle est donc de le « ranger » en s’assurant par exemple de nommer correctement toutes les pièces, ajouter la visserie, ajuster les dimensions et pièces selon les dernières modifications, créer les fichiers pour les pièces commandées en laser. Il reste ensuite à faire les plans 2D (ce qui demande pas mal de réflexions sur la manière de faire comprendre le montage d’un outil complexe) et à éditer la nomenclature (liste détaillée des pièces), indispensable pour pouvoir commander l’outil en kit ou en formation. Cette partie est méconnue et pourtant souvent bien plus longue que le dessin 3D en lui-même, et surtout indispensable pour pouvoir proposer cet outil.
En tant qu’apprenti j’ai aussi à réaliser différents rapports sur mes travaux à l’Atelier Paysan, pour justifier mon rôle d’ingénieur et donc mon diplôme. Tâche pas toujours aisée du fait de l’originalité de nos missions qui s’éloignent souvent de celles des ingénieur·es typiques.
Enfin, étant familier avec certaines parts de l’informatique, je me suis retrouvé à gérer des tâches laissées en suspens comme la mise à jour du serveur du site, une remise à neuf du forum et les installations des ordinateurs pour les nouveaux et nouvelles, proposant bien sûr Linux à chaque fois que j’en avais l’occasion.

Un mot sur la reprise post-confinement ?

Laurence : la reprise a été très progressive avec d’abord des journées avec les bureaux vides ce qui n’a pas résolu le manque de relations humaines. Elle a cependant été facilitée par le fait de ne pas revenir au moment d’une grosse période de travail, la saison de formation étant passée. Malheureusement, l’éloignement n’a pas aidé à la gestion et/ou résolution des problématiques internes, et j’espère que les prochains mois ne nous replongeront pas dans cette situation.
La nouvelle positive a été l’obtention du financement pour la formation mi-longue de la part de la région Bretagne. De même, l’Assemblée Générale et le séminaire POLMA ont été des moments chouettes et rafraîchissants, preuves importantes du soutien et de la présence des sociétaires et usager·es malgré une période difficile.

Thomas : comme j’habite à Nantes habituellement j’y suis retourné au moment du confinement, et alternance et congés ne m’ont pas permis d’avoir une période assez longue pour revenir jusqu’à présent. Je suis donc impatient de revenir ces mois d’août et septembre pour revoir l’équipe et retrouver les interactions humaines indispensables au bon fonctionnement de notre coopérative.