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[GESTION DES RAVAGEURS] Anticiper la disparition du Novodor FC : quelles alternatives mécaniques ?

mercredi 17 juillet 2019
[GESTION DES RAVAGEURS] Anticiper la disparition du Novodor FC : quelles alternatives mécaniques ?

En avril 2020, le principal produit utilisé en bio pour lutter contre les doryphores va disparaître des pratiques. L’Atelier Paysan en profite donc pour lancer une réflexion collective pour explorer les possibles du côté des alternatives mécaniques et low-tech, sur la base de pistes existantes !

Crédit image d’entête : Wikipédia


Les attaques de doryphores sur pomme de terre peuvent être très problématiques en agriculture bio. Au-delà d’un seuil de nuisibilité, les paysans utilisent un produit bio à base de Bacillus thuringiensis subsp. tenebrionis. Cette souche de Bt est la seule efficace sur coléoptères phytophages, c’est-à-dire sur les doryphores.

Or, le fabricant du produit, Sumitomo Chemical, a décidé de ne pas soutenir le renouvellement de la substance active. Ainsi, les paysans et paysannes bio ne seront plus autorisés à utiliser ce produit à compter du 30 avril 2020.


Quelles alternatives sont envisageables ?

Côté phyto, il sera toujours possible d’utiliser un autre produit bio à base de spinosad. Mais gare : autant le Bt est sélectif, autant le spinosad ne l’est pas… L’impact sur la faune auxiliaire ne sera pas négligeable… Sans compter le risque de résistance (2 applications max par culture)…

On peut trouver également, sur internet, certaines allégations sur l’effet du sucre sur le métabolisme des doryphores. En somme, pulvériser de l’eau sucrée sur les plantes permettrait de tuer les doryphores. Au-delà de la technique qui reste à valider, on peut se poser la question de la pertinence de sucrer des feuilles : quelles conséquences sur le développement de champignons ? Sur l’appétence de la plante pour d’autres insectes ? Quelle empreinte carbonée de ce genre de pratique ?

Et à part la solution manuelle, qui rendra de fait impossible la culture de patates bio, quid des solutions mécaniques ?


Quelques exemples de matériel :

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La cueilleuse mécanique de doryphores :
Inventée dans les années 1890 par le canadien Allan Hunter, elle permet de battre les feuilles et fait tomber les doryphores dans un bac rempli de kerosène ou autre substance du même genre.

> Visionner la vidéo du Musée de l’Agriculture et de l’Alimentation du Canada pour se faire une idée de l’outil


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La récolteuse à balais :
Même principe, mais en utilisant des balais au lieu de battoirs, et en enjambant le rang de patates.

> Visionner la vidéo mise en ligne par Permavenir sur leur page Facebook


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Un aspirateur à doryphores :
Recensé par l’ADABio, beaucoup plus complexe à mettre en œuvre et potentiellement traumatisant pour les plantes et les auxiliaires.

> Consulter l’article du forum de l’ADABio consacré au sujet


Mise à jour 18/07/2019, suite aux premiers retours de l’article :

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Un souffleur à doryphores :
Inversement, certains producteurs utilisent un souffleur à dos et recueillent les doryphores dans un filet type filet à papillon. Pas d’autoconstruction dans ce cas, seulement un équipement léger.

> Visionner la vidéo partagée par un paysan via les commentaires Facebook


Faire émerger la réflexion autour d’une alternative mécanique, en autoconstruction :

L’Atelier Paysan invite les paysans intéressés par la mise au point d’une alternative mécanique autoconstruite pour lutter contre les doryphores en agriculture bio, à se manifester, afin de créer un groupe de travail sur le sujet.

Pour vous intégrer à la réflexion, merci de contacter directement :

Christian ICARD : Coordinateur technique à l’Atelier Paysan
c.icard@latelierpaysan.org
06.01.68.70.70


Aller plus loin :

Sur le forum de l’ADABio :