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Bêches roulantes

Bêches roulantes

Initialement, l’outil « bêches roulantes » était positionné sur le cultibutte, sous forme de module amovible à l’arrière. Mais cela générait des problèmes :

  • la recherche de compacité maximale faisait qu’il y avait peu de place pour les éléments de bêches, ce qui impliquait une qualité de répartition insuffisante, un travail incomplet, mais aussi un déport du cultibutte du fait de l’asymétrie de l’outil. Et malgré cette compacité, l’ensemble cultibutte + bêches roulantes restait très (trop) long et lourd, et donc difficile à manœuvrer.
  • de plus, un cultibutte fonctionne à environ 3-4 km/h alors que les bêches roulantes fonctionnent bien mieux à plus haute vitesse (+/- 6 km/h).

Donc, conclusion générale des producteurs et bricoleurs : en faire un outil à part entière.

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PROTOTYPE EN COURS DE DÉVELOPPEMENT !

Cette page présente la toute première version de la bêche roulante en tant qu’outil à part entière.

Tel qu’il est présenté ici, cet outil n’est pas encore adapté pour une reproduction en autonomie dans les fermes.
Des retours de terrain et de nouvelles évolutions sont encore nécessaires et devraient arriver dans les mois à venir. Si le développement de cet outil vous intéresse, que vous souhaitez vous y impliquer ou simplement en apprendre plus, vous trouverez toutes les informations dans cette page pour creuser le sujet.

Rapide recontextualisation technique :

Se passer du rotovator ?

Une des préoccupations centrales des producteurs est de chercher à se passer du rotovator. En effet, c’est un outil animé par la prise de force (540 tours/min), relativement agressif pour le sol : déstructuration du sol et risque de lissage (car couteaux à angle droit). De plus, la qualité du travail est très tributaire des conditions d’humidité du sol, voire du réglage du contrôle d’effort (outil plus ou moins « soutenu » par l’attelage du tracteur).
Les paysans sont donc unanimes sur le souhait de s’orienter sur des outils roulants.

Les outils à disques

En termes d’enfouissement, le déchaumeur à disques est sans doute le plus efficace.
Sans rentrer dans les détails, il existe sur le marché une multitude de formes de disques, fixes ou indépendants, etc…

Ce type d’outil est le plus apte à détruire et enfouir des engrais verts (une destruction préalable du couvert au broyeur, si possible à marteaux pour une meilleure répartition de la matière sur la planche, est souhaitable…).

D’un point de vue « bricolage », les cousins Québécois ont déjà bien bossé le sujet : ci-joint un déchaumeur autoconstruit en 2014 par la coopérative CAPE et l’école professionnelle de Saint Hyacinthe.
Les plans détaillés sont disponibles sur notre site web.

Par ailleurs, le CETAB, le CEGEP et l’IRDA (3 organismes Québecois) ont présenté un modèle de déchaumeur un peu différent, lors du colloque « Bio pour tous » en mars 2015, sur la base d’une « herse à disques Bühler » modifiée :

Plus proche de chez nous, plusieurs fournisseurs proposent des outils compacts de déchaumage. Citons par exemple Quivogne, une entreprise de Haute-Saône :

Autrement dit, il existe déjà pas mal de solutions en autoconstruction ou sur le marché, pour enfouir des engrais verts avec du matériel à disques, en maraîchage ou viticulture.

Et les bêches roulantes alors ? pour quoi faire ?

Les outils de type « bêches roulantes » peuvent également s’avérer intéressants pour de l’enfouissement. Mais attention : les outils à bêches roulantes ne sont pas destinés à enfouir de l’engrais vert, mais plutôt pour enfouir de la matière organique (fumiers, composts, engrais organiques) ou des résidus de cultures. Moins efficace donc ? pas pour le même usage plutôt… les bêches roulantes nécessitent moins de puissance de traction, et sont, a priori, moins « perturbantes » pour le sol.
Les maraichers qui s’intéressent à la question ont cherché, depuis quelques années, à mettre au point un outil (sur la base des bêches roulantes initialement pensées pour le Cultibutte) adapté à la pratique en planches.
Ainsi, un premier modèle a été prototypé en mars 2018 chez Cyril Loréard, maraîcher dans l’Ain :

Depuis, ce modèle a bien évolué, dans un souci de recherche d’une meilleure efficacité d’action mais aussi de symétrie (pour éviter que l’outil ne « tire » d’un côté ou de l’autre), et d’homogénéité de travail sur toute la largeur de la planche.


Présentation générale

Voici la version qui a émergé, au final, en janvier 2020.

Principe de fonctionnement

L’objectif de cet outil est de se focaliser sur l’enfouissement de fumier/compost et résidus de récolte. Pour ce type d’opération, il doit permettre de se passer de rotovator ou de déchaumeur, et conserver a minima la forme de la planche.

Pour l’instant, encore peu d’essais en conditions exigeantes. Ici, l’outil testé chez un maraicher de l’Isère :

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Le travail du sol est réalisé par les éléments « double-étoile » :

 
 
 
 
 
 
 
 

Caractéristiques techniques

1) Le chassis

Le chassis présente « classiquement » un triangle d’attelage.
Les poutres de 80x4 assurent le support des éléments de travail.
Les longerons sont en fer plat de 80x20.
Des renforts consolident le tout.

2) Les éléments de travail du sol

les étoiles sont montées :

  • sur des dents double spire en carré de 30 pour une rigidité suffisante
  • avec un angle d’attaque de 15° pour bien « brasser » la terre

Le « système des double étoiles » s’inspire des « roulémiettes », que l’on peut retrouver sur le vibroplanche éponyme.
La dent double spire est soudée sur un moyeu support de 2 étoiles.

Le moyeu, peu encombrant, est constitué d’une douille, d’un axe double taraudé de 30 mm (tourné spécifiquement pour cette utilisation) et de 2 bagues autolubrifiantes (bagues Iglidur en polymères, très utilisées dans les travaux publics), pour permettre la rotation des étoiles.
Les étoiles de 10mm d’épaisseur sont découpées au laser pour plus de facilité en formation.


Retour d’usages / témoignages de producteurs

La machine a été testée en début mars 2021 chez des maraichers de Pontchara (38) : au GAEC Plantzydon (Hugues et Xavier).
Ils ont essayé de déchaumer un jeune engrais vert.
Sur la photo :
1) Engrais vert jeune (graminée + légumineuse)
2) Engrais vert suite à 2 passages de bêches roulantes (avec 3 jours d’interval)
3) Idem que 2, mais avec 1 mois d’occultation avant.
Le témoignage des maraichers laisse penser que la destruction du couvert est correcte, mais elle nécessite 2 passages.
Attention : pour « économiser » un passage, il serait tentant de régler les étoiles de manière plus agressives, c’est-à-dire avec plus d’angle d’attaque. Mais là, gare à la casse !

Pistes d’améliorations

Au final, les tests réalisés chez Hugues et Xavier permettent d’imaginer les modifications suivantes

  • besoin de renforcer/stabiliser la fixation des étoiles pour éviter la prise de jeu
  • besoin d’améliorer la pénétration des étoiles dans le sol. Dans les essais réalisés chez Hugues et Xavier, l’outil a été lesté (photo ci-dessous)
  • besoin de réduire l’épaisseur des étoiles pour faciliter la pénétration dans la terre ? Par exemple, passer à 6 mm d’épaisseur mais en acier plus dur (type hardox) ?

On peut également noter un questionnement sur l’utilisation de déflecteurs pour maintenir la planche :

Par ailleurs, certains producteurs se saisissent de la question de l’enfouissement de résidus de culture d’une toute autre manière. Pour exemple, la "Papillote" de Laurent Naselli, maraicher dans l’Isère, sur résidus de choux et d’épinards (utilisation de socs de charrue sur un chassis de butteuse à planche) :


DOCUMENTS A TÉLÉCHARGER

SOUTIENS

Ces travaux bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires. Leur contenu sera régulièrement mis à jour tout au long du projet.

Lien vers la page "nos partenaires" : http://www.latelierpaysan.org/Nos-partenaires

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