[INTERVIEW CROISEE] La miellerie et les abeilles

mercredi 21 octobre 2020

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Arthur :
Je suis architecte de formation, de l’école de la ville et des territoires à Paris Est. Au milieu de mes études je suis parti dans la Creuse passer un CAP de charpente bois en candidat libre. Puis j’ai travaillé dans un cabinet d’architecture avant d’être menuisier indépendant. C’est comme ouvrier fustier en Ardèche que j’ai entendu parler de l’Atelier Paysan.

Ellyn :
Moi, je suis jeune diplômée de l’ISTOM (école d’agro-développement international). J’ai eu une formation théorique axée autour de la gestion de projets de développement agricole. Pendant mes études, j’ai fait beaucoup de stages en Amérique Latine. Là-bas, j’ai travaillé avec des groupements de producteurs agricoles en les accompagnant dans la conception et la mise en place de leurs projets collectifs (projet de certification bio du groupement, projet de construction d’un séchoir solaire, …). Puis, pour mon mémoire de fin d’étude, j’ai eu la chance de connaître l’apiculture au Mexique. C’était un travail de recherche sur les interactions entre l’agriculture et l’apiculture. Ensuite, je voulais m’intéresser à la construction mais aussi continuer dans l’apiculture et voilà que je tombe sur l’offre de Service Civique de Limaille 38 sur un projet en partenariat avec l’Atelier Paysan !

Ellyn :
Je viens d’arriver et je vais faire des TRIPS ! Bon, à l’Atelier Paysan, les TRIPS ce n’est pas un délire bizarre ou un voyage à vélo mais bien une Tournée de Recensement des Innovations Paysannes. En fait, à l’Atelier Paysan on va d’abord à la rencontre des agriculteurs et agricultrices qui construisent leurs matériels agricole ou apicole puis on prototype le matériel ou les bâtiments qui paraissent les plus susceptibles de susciter de l’intérêt. Enfin, on organise des formations pour construire les outils. Moi, je vais principalement m’intéresser aux innovations en apiculture avec deux objectifs en tête : recenser des plans de mielleries rudimentaires et économiques et plus généralement récolter de l’innovation chez les paysans et paysannes (pas forcement limitée à l’apiculture).

Arthur :
Au sein de l’Atelier Paysan, je suis le formateur en autoconstruction de bâtiments. J’anime les formations « charpente en bois », je fais également de la R&D (plans de prototypes de bâtiments) et de la Conception Assistée par Ordinateur (CAO) sur les bâtiments déplaçables ou mobiles. Je suis également sociétaire salarié de l’Atelier Paysan, ça veut dire que j’ai un pouvoir de décision aux assemblées de la coopérative. Dernièrement, j’ai pas mal participé au réaménagement de notre plateau logistique.

Arthur :
Avec l’arrivée d’Ellyn, nous sommes les deux seuls à nous occuper du Bâti ! Notre objectif commun est d’aboutir à une formation concernant la miellerie. C’est principalement sur la conception du plan du prototype de miellerie que l’on bossera ensemble. On avait envie de travailler sur l’apiculture car on a prototypé très peu d’outils autoconstruits pour cette pratique (voir l’happy colette). C’est donc un champ à explorer !

Ellyn :
Il y a aussi des sollicitations d’apiculteurs qui souhaitent optimiser la manutention des ruches. En effet, l’apiculture (principalement le travail du miel) est contraignante physiquement. Il me semble donc qu’en proposant des outils et des bâtiments adaptés on répondra à un besoin d’améliorer l’ergonomie de la pratique.