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Les tiers-lieux, un exemple de faire ensemble

L’analyse d’initiatives menées hors du champ agricole nourriront les réflexions des partenaires de la MCDR UsageR.E.s.

Tiers-lieu - La Distillerie à Lodève (34)

L’axe 3 de la MCDR UsageR·E·s a pour objectif d’identifier et d’analyser des expériences intéressantes hors du champ agricole et qui portent ce positionnement de « faire soi-même » et de « faire ensemble », notamment autour de la création, reprise, transmission d’activités et des entrepreneu·r·se·s en difficulté.
« Nous allons organiser des temps d’échanges avec d’autres acteurs par exemple sur les dispositifs et méthodes à mobiliser pour se réapproprier, dimensionner ou redimensionner son outil de travail par rapport à son projet, ou sur les méthodes, compétences et posture pour les accompagnants de ces dispositifs », précise Mylène Thou, chargée de mission Valorisations des recherches et Innovations à Cap rural.

Valoriser des ressources locales et limiter les investissements
Les tiers-lieux, concept derrière lequel on retrouve tant des espaces de travail, ateliers partagés, cafés associatifs, recycleries et fablabs que des crèches parentales ou médiathèques, ont déjà été identifiés comme des expériences à interroger par les partenaires de la MCDR. En effet, les collectifs de citoyens impliqués dans ces projets où les dimensions d’entraide et de mutualisation sont importantes ont dû penser la question du partage de l’espace ou des outils, du dimensionnement de chaque activité et de leur financement, du mode de prise de décision, des statuts juridiques… Le « faire ensemble » et le « faire soi-même » sont souvent au cœur de ces initiatives, que cela soit dans le but de valoriser des ressources locales, de limiter les investissements et/ou de mieux répondre aux besoins des usager·e·s.

Besoin d’espaces pour créer ou développer des activités
C’est le cas par exemple de l’Usine vivante, à Crest (26). Fin 2014, un groupe d’habitants en recherche d’espace de stockage identifie une ancienne fabrique de pièces automobiles et aéronautiques de 2000m2 promise à la démolition. Autour d’eux, des artisans, travailleurs indépendants et associations font part d’un besoin d’espaces pour créer ou développer leur activité. Ils s’impliquent dans l’association l’Usine vivante créé en 2015 dont l’objectif est de favoriser la synergie entre les acteurs économiques, culturels, sociaux et les habitants du territoire au sein d’un espace de mutualisation des connaissances et des biens.

Depuis, avec à une subvention du Département de 50 000 euros pour la réalisation de travaux, la mise à disposition d’une animatrice et l’implication des bénévoles dans la rénovation du lieu, plusieurs espaces de travail et de vie ont vu le jour. L’Usine accueille aujourd’hui une quarantaine de travailleurs d’horizons diversifiés – torréfacteur, plombier, céramiste, animateur de développement agricole et rural, webmaster… - qui louent des bureaux et ateliers. L’association, gérée par une soixantaine de bénévoles, organise aussi nombre de conférences, portes-ouvertes, ateliers…

Des chantiers collectifs formateurs et économes
La Distillerie, un tiers-lieu créé en centre-ville de Lodève (34) en 2016 après le rachat d’une ancienne distillerie par un collectif de six personnes, est née d’un même besoin, celui d’espaces accessibles où développer différentes activités, de la conception à la fabrication. Un lieu qui serait également pensé pour favoriser l’interaction, la formation et l’échange et où on puisse expérimenter les valeurs de coopération et de solidarité. Là aussi, une association qui compte environ deux cents membres gère les espaces collectifs. Les différentes activités et espaces voient le jour au fur et à mesure des besoins et des moyens notamment grâce à des chantiers collectifs dans lesquels l’utilisation de matériaux « naturels » comme le bois ou la chaux est privilégiée. Un choix qui répond à un souci d’économie et d’écologie mais également de partage des savoirs et savoir-faire.
Ces méthodes et pratiques, développées dans de nombreux autres exemples de tiers-lieux, pourraient constituer une réponse à certaines difficultés dans les territoires ruraux mais aussi inspirer des acteurs du développement agricole et rural, tels que les partenaires engagés dans la MCDR UsageR·E·s.

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