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Faire soi-même, avec peu et avec d’autres

Et s’il était possible de redonner des marges de manœuvre par le faire ? C’est l’ambition du partenariat entre l’Atelier paysan et Solidarité paysans au sein du projet UsageR∙E∙s. Un accompagnement pilote mené en Occitanie pendant l’hiver permet d’esquisser des pistes d’accompagnement placées sous le signe du collectif et du faire soi-même.

Flore est accompagnée par l’association locale de Solidarité Paysans dans l’Aude. Problèmes de santé, de logement et d’infiltrations dans la miellerie se sont conjugués ces dernières années, plaçant l’apicultrice dans une situation délicate. Après plusieurs échanges avec l’équipe de l’Atelier paysan et de Solidarité paysans et des passages à la miellerie, l’accompagnement s’oriente vers la réalisation d’une chambre chaude autoconstruite en panneaux-sandwich.

L’équipement, simple à fabriquer et peu coûteux, lui permettra de travailler plus confortablement et d’éviter de perdre du miel du fait de l’humidité du bâtiment. Démontable, cette chambre chaude n’impacte par ailleurs pas la structure du bâti, élément important pour les démarches ultérieures que comptent engager l’apicultrice.
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« Viser l’autonomie technique et financière, c’est bien souvent une nécessité. Quand on n’a pas de quoi investir, il faut de toute façon faire avec peu. Fabriquer ses outils, mutualiser des machines au sein d’une Coopérative d’utilisation de matériel agricole (Cuma), changer ses pratiques pour réduire ses charges : autant de pistes à explorer qui permettent aussi de se réapproprier ses choix », explique Jean-François Bouchevreau, paysan-retraité engagé à Solidarité paysans.

L’accompagnement est réalisé en deux temps : la participation de Flore à une matinée d’échange « autoconstruction et apiculture » chez un apiculteur du département voisin ayant déjà fabriqué une telle chambre chaudeet, un mois plus tard, la tenue d’un chantier participatif à la miellerie pour fabriquer et installer l’équipement. Ce chantier est accompagné par l’Atelier paysan avec la participation d’une paysanne engagée localement à Solidarité paysans et de deux apiculteurs de la première matinée d’échange.
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Dans les deux cas et au-delà de l’outil, c’est l’aspect collectif qui prime pour lutter contre l’isolement caractérisant bien souvent les situations de difficultés sur des fermes. La démarche propose également une entrée concrète de mise en action et en projet intéressante pour les personnes accompagnées et qui va dans le sens d’une ré-appropriation de son outil de travail.

La dimension plus large donnée à cet accompagnement permet aussi d’impulser une dynamique intéressante sur l’apiculture et l’autoconstruction sur le territoire et d’aller dans le sens d’une relation d’échange réciproque comme le résume Jean-Pierre Comte, formateur à l’Atelier paysan : «  cela permet de sortir de la logique de charité. De tels moments ressemblent davantage à une journée classique de solidarité entre paysans. Tu viens en savoir plus sur un équipement, tu me donnes un coup de main, je te donnerai un coup de main plus tard. »