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Cap Rural met en lumière le rôle des communs dans la transition

Cap Rural, animateur du réseau rural Auvergne-Rhône-Alpes, organisait le 6 septembre son édition 2019 Innov’Rural destinée cette année à « éclairer l’enjeu des transitions des territoires ruraux sous le prisme des communs ».

Alpage du Ritord (Savoie)
La notion de communs renvoie aux travaux de l’économiste américaine du XXe siècle Elinor Oström, rappelle l’historien Yannick Bosc : « Un commun est composé d’un bien commun, matériel ou non, que l’on détient à plusieurs, comme une pêcherie ou une société d’êtres libres et égaux en droits ; de règles : quels types de filets on utilise ou comment garantir ces droits et lesquels ; enfin, il faut un lieu, un dispositif communautaire, un mode de gouvernement du commun, comme les prud’homies de pêche ou une assemblée.  »

Gestion commune par les usager•e•s
Cette notion, qui met les usager•e•s au cœur du processus de prise de décision dans la gestion d’une ressource, trouve notamment ses racines dans les usages des communes agricoles comme l’eau, la terre, le bois... « Au Moyen Âge, les communs sont les communautés villageoises ou les communautés de métiers où l’on se mettait d’accord pour que chacun puisse vivre de son travail, précise Yannick Bosc. Sur les terres, il existait une propriété privée et, également, une propriété commune. Par exemple, sur un pré, seule la première coupe était une propriété privée, la seconde était commune. Mais celle-ci a été abandonnée par les juristes et les économistes depuis deux cents ans au profit de la propriété d’État et de la propriété privé exclusive, celle du marché. L’effondrement du socialisme et celui en cours du capitalisme nous pousse à nous intéresser à nouveau à cette propriété commune. »

Maintenir l’activité pastorale sur le territoire
Parmi les différentes expériences présentées lors de la journée du 6 septembre figurait ainsi celle du Gaec le Consortage. Autour d’Aime-la-Plagne (73), des producteurs de Beaufort se sont organisés dans les années 1970 pour instituer une gestion commune des alpages, des bêtes, des terres ou encore du travail afin de maintenir l’activité pastorale sur le territoire. « Nous avons recréé ce qui se pratiquait depuis des siècles », explique René Chenal, l’un des paysans à l’origine de la création du Gaec puis de différentes structures juridiques : groupement foncier agricole, groupement pastoral, coopératives…

Faire territoire et faire ensemble
Autre expérience, le Collectif des garrigues a émergé en 2013 avec pour objectif de rassembler et de valoriser les expériences et les connaissances sur la garrigue, de contribuer au rapprochement des acteurs du territoire, et de susciter la réflexion sur le futur des garrigues, préservant et développant les spécificités de ce territoire, dans le respect des milieux et de sa vie citoyenne.

Le Collectif des garrigues rassemble plusieurs centaines de personne impliquées dans différents projets participatifs autour des notions de faire territoire et de faire ensemble : encyclopédie participative et libre sur la garrigue et le territoire, cartographie participative, redéploiement du pastoralisme, valorisation économique, communication et sensibilisation, chantiers participatifs de restauration du patrimoine…

Les fiches détaillées de ces expériences et une synthèse vidéo sont disponible sur : www.caprural.org/co-construire/innov-rural/6645-innov-rural-2019-construire-les-transitions-en-commun-s