Batteuse de semences potagères

Voici les plans d’une batteuse pour semences potagères. Développé depuis 2016 avec un groupe de paysans et paysannes impliqué·e·s dans l’Est de la France ainsi qu’Interbio Franche-Comté, cet outil est complémentaire avec la colonne de tri densimétrique, elle aussi issue de ces réflexions collectives.
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Cet outil est issu d’un travail entamé en 2016 avec un groupe de producteurs et productrices de semences potagères en Franche Comté, à propos de l’autoconstruction de machines de tri. Grâce à l’animation conjointe de ce groupe d’une vingtaine de fermes avec Interbio Franche-Comté, ces 3 dernières années de développement qui ont permis d’aboutir à deux machines de tri simplifiées par rapport aux modèles du commerce, permettant de mutualiser et diffuser ces équipements dans une vingtaine de fermes.
Techniquement complémentaires, ces deux machines sont les suivantes :
- La batteuse à semences potagères, dont vous trouverez le descriptif technique complet dans cet article ;
- La colonne de tri densimétrique, dont vous trouverez le descriptif technique complet à ce lien.
Principe de fonctionnement
La batteuse est d’un fonctionnement très simple : les plantes sont battues dans la chambre de battage, et le produit est récupéré à la sortie.
Les batteuses du commerce comprennent, en général, un module « colonne à air ». Dans le cas présent, ce module n’est pas nécessaire dans la mesure où les producteurs autoconstruisent également une colonne de tri à part.
Techniquement, la batteuse et la colonne de tri densimétrique sont complémentaires.
Dans certains cas, la colonne suffit seule. Mais dans d’autres, l’association des deux est pertinente.
Par exemple, la batteuse permet d’ébarber des graines de carotte. Sans cette opération, pas de tri densimétrique possible.
Yannick Loubet, maraîcher et producteurs de semences à Nolay (21), utilise la batteuse sur des graines de poireau (dont l’enveloppe peut être difficile à enlever) ou sur des graines de tomates (car, lorsqu’elles sèchent, les graines s’agglutinent). Mais aussi sur graines de chicorées, et d’autres encore…
Les opérations de battage s’avèrent ici nécessaires pour un tri efficace ensuite par la colonne.
Le choix de conception
La chambre de battage est constituée de 2x2 flasques superposées (voir ci-contre) : une flasque intérieure de 4mm assemblée à une flasque de 6mm.
Une série de tirants relient les deux jeux de flasques et emprisonnent la tôle entre la flasque intérieure et ces tirants.
Le choix des matériaux
Les choix essentiels se portent sur la chambre de battage :
- La tôle extérieure est en inox.
- Les flasques intérieures et extérieures sont réalisées en acier.
Il ne semble pas nécessaire de tout autoconstruire en inox car le matériaux battu est sec et ne génère donc pas d’humidité. Il n’engendre donc pas ou peu de risque de corrosion au niveau des flasques.
La motorisation et le battage
Sur le modèle prototypé en novembre 2018, le moteur choisit est un électrique triphasé 220/380V à 3000 tours / min.
Sur la photo ci-dessous, les arbres entrainant les pâles sont positionnés sur les moteurs (deux pâles en caouctouc sont fixées sur l’arbre et assurent le battage).
La partie électrique / contrôle
Pour contrôler la vitesse de rotation du moteur (et donc la puissance de battage), un variateur de fréquence est ajouté : un Inoréa de 0,75 kw.
Il est protégé dans un coffret en bois, et les potentiomètres sont positionnés de manière à ce que le variateur puisse être réglé sans avoir besoin d’ouvrir le coffret
- Revoir la géométrie de la trémie d’entrée
Ceci afin d’éviter les problèmes de « refoulement ». Ce problème sera résolu dans la prochaine version de la batteuse : en réduisant l’encombrement du palier, on peut agrandir la taille de l’entrée de la trémie.
- Rendre la trémie d’entrée démontable
Pour faciliter le nettoyage.
- Optimisation du battage
Etudier les possibilités de dimensionner différemment les pales et revoir la matière utilisée.
- Faciliter le montage
Prévoir une tige filetée bien positionnée dans l’angle vif pour mieux maintenir la tôle en escargot lors du montage.
- Réduire les coûts du matériel
Etudier les possibilités de n’utiliser qu’un seul variateur de fréquence pour la batteuse et le moteur du ventilateur de la colonne à air. Avec l’inconvénient de rendre impossible l’utilisation simultanée des deux machines.
Voici une vidéo de la formation de prototypage de novembre 2018, réalisée par Samuel Howald :
Vous pouvez aussi consulter l’album Flickr de la formation :
Samuel HOWALD – InterBio Franche Comté – 25 048 BESANCON - 06 28 46 23 11
Frédéric STRIBY – Maraîcher - LE GRAND POTAGER -
2 rue des Sages – Vigearde, 39 350 ROMAIN - tel 06 80 40 24 49
https://www.legrandpotager.fr/
Thomas SEGUIN – Maraîcher - Ferme de l’Iserole, Les Pierrettes, 39 700 ORCHAMPS – 06 95 68 61 48
Yannick LOUBET – Maraîcher - Ferme auberge de la Chaume des Buis, 21 340 NOLAY – 06 81 90 69 73

DOCUMENTS A TELECHARGER
- Plans de la batteuse (pdf - 148 Ko)
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SOUTIENS
Ces travaux bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), ainsi que sur "L’innovation par les UsageR·E·s, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2018-2021)
LICENCE LIBRE
L’ensemble de cet article, des explications, des photos et des plans livrés sont accessibles à tous. Ils sont diffusables et modifiables à condition que vous mentionniez la paternité de l’œuvre (L’Atelier Paysan), et que vous apposiez sur tout document reprenant ces éléments la même licence utilisée par nos soins, à savoir la Creative Commons BY NC SA.
CONTRIBUTIONS
- Samuel HOWALD – Interbio Franche Comté
- Frédéric STRIBY – Maraîcher
- Thomas SEGUIN – Maraîcher
- Yannick LOUBET – Maraîcher