Serre en bois

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Allan et Maël Templier de la ferme Les Jardins de Chériennes ont conçu les premières serres en 2018. Étant déjà très familiers au travail de charpente, ils se sont lancés dans la construction de 3 serres, puis 3 autres. Avec 2.88 ha de culture, ils produisent des légumes bio de saison qu’ils vendent à la ferme et au marché. Un an plus tard, Igor Frey de la ferme Les Jardins Preslins conçoit ses deux premières serres seul, avec l’aide et les conseils d’Allan. Sa troisième, encore en chantier, a été construite par des stagiaires de l’Atelier Paysan dans le cadre d’une formation charpente. Igor travaille seul dans la production des légumes bio de saison ainsi que d’œufs et de produits transformés, qu’il vend à la ferme.

Les plans et notices de la serre en bois ici fournis, sont basés sur les travaux des toutes dernières serres faites par Igor Frey.

Cahier des charges recherché :

• résiste aux vents
• résiste à la neige (avec une pente de toiture suffisante)
• ne demande pas d’entretien régulier (changement des bâches par exemple)
• durable dans le temps
• plus large pour gagner de la surface cultivable (30 m par 8 m pour 5 planches de 28 m par 1 m)
• pas de poteaux centraux pour pouvoir passer avec le tracteur.
• intégré au paysage

Les neuf serres réalisées entre 2018 et 2021 ont un coût estimé à 20 000 € par serre (80 €/m²), dont environ ⅓ pour le bois, ⅓ pour la toiture, et un dernier ⅓ pour le reste (visserie, bâche, moteurs…). Au cours de ces années, l’inflation (notamment post covid 19) a fait beaucoup varier le coût final, allant aujourd’hui jusqu’à 30 000 €. Il est donc difficile de donner des chiffres stables et précis pour chiffrer la construction d’une serre.

Dans les grandes lignes, les matériaux principaux pour la serre en bois sont les suivants :

• Douglas pour la charpente
• Mélèze pour les lisses basses
• Robinier ou Acacia pour les pieux
• Connecteurs en acier pour joindre les éléments des fermes ensemble
• Polycarbonate à profil bac acier avec entraxe 33 cm pour la toiture
• Polycarbonate alvéolaire pour compléter les murs
• Bâches pour recouvrir les façades
• Câbles d’acier comme support de culture et d’arrosage
• Gouttière pour récupérer l’eau de pluie
• Visserie (visses, boulons, tire-fonds, pontets…)

Caractères agronomiques remarquables :

• La serre peut être construite sur un terrain en pente avec une déblaie/remblaie.
• La couverture faite de polycarbonate ne requiert pas d’être peinte en blanche lors de canicule, la serre régule suffisamment bien sa température.
• Des sondes de température et d’hygrométrie ont été placées dans les serres en bois de la Ferme Les Jardins de Chériennes afin de quantifier la qualité de la production et le climat dans lequel elle prospère.
• La nature de la couverture et la quantité de bois ont été optimisées pour apporter un maximum de lumière.

Les premières serres avaient une hauteur de faîtage de 4 m afin d’éviter l’obligation de permis de construire. À l’usage, il a été remarqué que la pente du toit n’était pas assez importante pour l’évacuation de la neige. Par conséquent, le faîtage des serres suivantes a été placé à 5 m. Cette nouvelle hauteur permet également d’avoir des variations de températures plus régulières et d’avoir une charpente avec trois angles à 120° utilisant un unique type de connecteur en acier (cf. plans). Avec ces 5 m de hauteur de faîtage, il est donc nécessaire d’avoir un permis de construire pour ce modèle de serre.

La serre en bois présente tout de même des limites qui méritent d’être notées. C’est d’ailleurs ainsi que la serre a été réalisée à travers trois versions qui sont fruit d’améliorations. À l’heure actuelle, la dernière serre à avoir été fabriquée ne présente pas de défaut de conception important notable par ses usagers. En revanche, c’est lors de sa construction que certaines erreurs ont pu être commises par les autoconstructeurs, mais cela reste des erreurs peu significatives qui n’empêchent en rien le bon fonctionnement de la serre.
De plus, la serre en bois est un investissement à faire sur du plus long terme. Elle coûte plus cher qu’une serre en arceaux classique, mais est bien plus résistante dans le temps, ce qui devrait amortir son coût sur plusieurs années. Cela étant dit, sa pérennité ne reste qu’une hypothèse aujourd’hui, car la plus vieille serre date de seulement 2018. En connaissant les matériaux et ce genre de structure, on peut supposer que la serre en bois va pouvoir perdurer dans le temps, mais rien n’a pu encore être pris en exemple. La serre en bois présente donc une limite d’incertitude sur sa durée de vie et sur les interventions nécessaires au cours du temps.
À l’inverse des serres classiques qui ont la particularité d’être légères ce qui leur permet d’être facilement démontables et déplaçables, la serre en bois est un bâtiment fixé et ancré dans le sol. On ne peut donc pas envisager de devoir la déplacer sans que cela ne requière un chantier important.

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Arthur DIETRICH - Formateur et référent bâti agricole à l’Atelier Paysan
a.dietrich@latelierpaysan.org - 07.84.38.07.41