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Retour sur l’expérience du "Comité d’études et de propositions" Peuple et Culture

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A la toute fin des années 1970, dans un contexte de forte concurrence sur la petite paysannerie et de poursuite de l’exode rural, des acteurs de la société civile et des universitaires de Grenoble ont cherché à comprendre comment certains agriculteurs des pentes du Grésivaudan en l’Isère, arrivaient à se maintenir sur leur exploitation. Ils se sont aperçus que les paysans avaient élaboré des solutions et des stratégies très innovantes, de manière autonome.

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Si les agriculteurs en question se trouvaient en rupture avec le modèle technico-économique dominant, leur impact était avant tout du côté des adaptations mises au point. On est en plein « Volem viure al pais ! » des luttes du « Larzac » des années 1970. Les agriculteurs de moyenne montagne expérimentent la diversification, la multi-activité sur leurs exploitations (accueil paysan par exemple), se réappropriant le triptyque production/transformation/commercialisation. Pour résister, ces agriculteurs mettent donc en place des systèmes favorisant la baisse des coûts en amont par l’autoconstruction, l’autosuffisance, et la hausse des revenus en aval par une meilleure valorisation de leur travail.

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Les paysans perchés du Grésivaudan ont alors participé à une certaine forme de recomposition du métier d’agriculteur ; un métier plus seulement limité à la stricte production (voir l’extraction) de denrées agricoles mais ouvert à une diversité de compétences.
La recomposition de l’identité professionnelle et l’autonomisation furent les principaux axes de travail du groupe CEP rural, intégrant des paysans animateurs en sont sein, pour diffuser au plus grand nombre les adaptations paysannes et l’esprit d’entrepreneur rural. C’est l’époque d’une intense réflexion sur la relation du chercheur et du technicien avec le paysan.

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De nombreux rapprochements de méthodes sont possibles entre le CEP rural et ADABio Autoconstruction. Le CEP s’était en effet engagé dans le développement de l’autoconstruction de tracteurs chenillards adaptés pour les pentes de moyennes montagne, baptisés Yéti et Mouflon.

A Voir :

- Des éléments sur le Yéti dans un documentaire disponible sur le site de l’INA.

A lire :

- Les agricultures différentes de P. Muller, Y. Gautronneau (La pensée sauvage, 1984)
- Résistances paysannes de François Pernet (PUG, 1982)