Une case de germination autoconstruite

Charles AP
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Une case de germination autoconstruite

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La malterie du vieux silo fondée en 2013 et conduite par Laurent Coursière produit du malt à partir d’orge locale destinés aux brasseurs faisant le choix d’un produit local et de qualité. Il transforme aussi l’orge des paysans du Grand Sud-Ouest à la demande (maltage à façon), leur fournissant ainsi une solution alternative au maltage à la ferme. Son passé d’informaticien et son goût pour le bricolage lui ont permis d’autoconstruire la plupart des éléments de sa malterie. Des améliorations sont régulièrement apportées pour adapter la production à la demande et agrandir sa gamme de malts. Si le lancement de la malterie était un combat de tous les instants, la production atteint aujourd’hui un niveau lui permettant de vivre. Même si le prix de son malt ne peut rivaliser avec celui des malteries industrielles, il n’éprouve aucune difficulté à vendre son malt. Ceci illustre bien l’intérêt pour la brasserie paysanne et artisanale du développement de projets similaires. La malterie du Vieux Silo, pionnière de la démarche, pourra en inspirer plus d’un !
Présentation
Pour faire face à la demande et rentabiliser son projet, Laurent a eu besoin d’augmenter la production sans prendre plus de place au sol ni augmenter la main d’œuvre tout en permettant un contrôle des conditions de germinations garantissant un produit de qualité. La décision a donc été prise de quitter la germination sur aire et d’autoconstruire une case de germination. En effet, ce système de ventilation forcée et contrôlée des grains en germination permet :
• de monter en hauteur et donc d’augmenter la capacité de production sans augmenter la place prise au sol,
• un meilleur contrôle des conditions de germination,
• de malter tout au long de l’année (le climat chaud du sud-ouest rendant difficile la germination sur aire à partir de mai),
• d’automatiser les retournements et la ventilation, limitant ainsi le besoin en main d’œuvre et la présence du·de la malteur·euse.
Caractéristiques
Capacité de production : 8 tonnes (2 lots de 4 tonnes)
Dimensions :
• surface : 36 m² (12 X 3 m)
• hauteur : 1,25 m
Coûts : environ 70 000 €

Construction et fonctionnement

La case de germination
Conçue et construite par Laurent, elle consiste en une grille perforée ménageant un faux-fond au sein duquel de l’air est insufflé pour permettre une circulation forcée d’air conditionné à travers la couche de grain. Prévue pour faire germer 2 lots simultanément, il s’agit de deux aires de germination en enfilade d’une superficie de 18 m² chacune (3 X 6 m). Le grain est mis en couche de 50 cm, ce qui permet de faire germer 4 tonnes par aire (soit 8 tonnes en tout).
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La structure :
réalisée en profilés d’acier et habillées de tôles en inox.

Ventilation et humidification de l’air : chaque aire de germination est équipée d’un ventilateur envoyant de l’air dans le faux-fond pour rafraichir le grain à besoin. A la sortie des ventilateurs, des gicleurs d’eau permettent de corriger le taux d’humidité de l’air.

Evacuation du grain vers la touraille : une vis sans fin court entre les deux aires de germination et permet d’évacuer le grain à l’extérieur de la case de germination jusqu’à un convoyeur qui transfert le malt jusqu’à la touraille.
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Le retourneur
Conçu par Laurent et réalisé par un chaudronnier, il permet le retournement automatique du grain afin d’homogénéiser les conditions au sein de la masse de grain et d’éviter l’entrelacement des radicelles. Il consiste en un râteau rotatif pouvant se déplacer le long de la case de germination.
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Le râteau : est constitué d’un axe central sur lequel sont emmanchées dans toutes les directions 38 platines carrées supportant chacune une barre en métal dont l’extrémité est fendue en deux afin de former un soc en patte d’oie.

Rotation et déplacement : Le râteau tourne sur lui-même et se déplace le long de l’aire de germination. Un moteur assure la mise en rotation du râteau dont l’axe central est repris par deux paliers montés sur un châssis en acier qui repose sur des rails fixés aux parois de la case de germination. Des roues dentées fixées de part et d’autre du râteau et imbriquées dans des crémaillères courant tout le long de la case de germination assurent le déplacement du râteau lorsqu’il tourne.

Points Forts
• Permet de malter tout au long de l’année
• limite la main d’œuvre et la présence du malteur (automatisation des processus)
• limite la place prise au sol
• augmente le contrôle des conditions de germinations

Limites
• Coût élevé à l’installation
• Augmente la consommation d’énergie

Ces travaux de recensement bénéficient du soutien financier de l’Europe et du Réseau Rural National, par le biais de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural coordonnée par l’Atelier Paysan sur "L’innovation par les Usages, un moteur pour l’agroécologie et les dynamiques rurales" (2015-2018), dont la FNCUMA, la FADEAR, l’InterAFOCG, AgroParisTech et le CIRAD sont partenaires.

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