Accueil > Actualités > Autoconstruction de matériel en PPAM bio dans les Alpes de Haute Provence

Autoconstruction de matériel en PPAM bio dans les Alpes de Haute Provence

jeudi 21 juillet 2016
Autoconstruction de matériel en PPAM bio dans les Alpes de Haute Provence

Sur l’initiative d’Agribio 04 et d’un groupe motivé d’agriculteurs biologiques, l’Atelier Paysan est venu en avril dernier dans les Alpes de Haute Provence pour réfléchir à la co-conception d’outils pour la culture et la récolte des plantes à parfums aromatiques et médicinales.

De plus en plus d’exploitations bios des Alpes de Haute Provence diversifient leurs productions de PPAM, dans un département traditionnellement très centré sur la lavande et le lavandin (90% des surfaces de PPAM). Cette diversification est motivée, pour les exploitations de taille importante, par de nouveaux débouchés offerts par les acheteurs (coopératives, laboratoires, grossistes…) ainsi que par le développement de la vente directe pour des exploitations de petites tailles (moins de 5 ha de PPAM). Cependant, ces dernières font face à une double problématique : des capacités d’investissements souvent limitées, mais un besoin très important de matériel adapté à la culture et à la récolte de ces plantes diversifiées. Pour l’obtenir à moindre coût, c’est la solution de l’autoconstruction qui a été privilégiée par ce groupe d’agriculteurs.

[Conception d’une bineuse « sur mesure »]
Les agriculteurs présents ont d’abord discuté de l’intérêt de mettre au point une bineuse permettant de travailler au plus près du pied des plants sans les abîmer et sans nécessité d’avoir une personne derrière l’outil pour le guider. Et c’est en s’appuyant sur un outil conçu par Yann Sauvaire (agriculteur à Saint Jurs sur le Plateau de Valensole) que le groupe a jeté les bases de son travail. En effet, cette bineuse autoconstruite permet de travailler les rangs de plantation avec un système d’ailes bathelier. En partant de cet outil, le groupe de travail a pour objectif de pouvoir changer ses éléments avec un système de barre porte outil. Des adaptations selon les systèmes techniques pourront être envisagées, notamment pour les agriculteurs souhaitant laisser enherber l’inter-rang. Dans leur cas, la mise en place de tondeuses pour contrôler un couvert en lieu et place de dents et de traceurs pour semer dans un tapis végétal implanté sont à l’étude.


[Pistes pour le battage et la récolte]
Outre le binage, d’autres besoins se sont fait ressentir. Sur le battage pour le tri des plantes en vert tout d’abord, puisqu’actuellement ce sont des batteuses à céréales surdimensionnées qui sont utilisées. Afin de les remplacer, un système composé de deux tapis tournant à des vitesses différentes pourrait permettre de reproduire l’effet de frottement manuel pour séparer feuilles et tiges. Ensuite, des projets devraient également émerger concernant des récolteuses.
Depuis, toutes ces idées ont donné lieu à un espace internet de documents partagés et seront rediscutés entre les producteurs du groupe et l’Atelier Paysan. Le but est de permettre la mise sur pied d’une formation d’autoconstruction début 2017. Aujourd’hui, le groupe est à la recherche de personnes intéressées par cette problématique et les idées, d’où qu’elles viennent, sont évidemment les bienvenues !

Un article rédigé par Mathieu Marguerie, Agribio 04

Renseignements :